dimanche 3 novembre 2013

Définitions formelles de la culture

Afin de pouvoir rentrer dans le vif du sujet, nous ne pouvons pas omettre le passage quelque peu formel de la définition de la culture qui doit permettre au minimum de bien établir de quoi nous allons discourir par la suite.
En premier lieu, l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) en donne la définition suivante : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Et d’ajouter : « toute culture représente un ensemble de valeurs unique et irremplaçable puisque c'est par ses traditions et ses formes d'expression que chaque peuple peut manifester de la façon la plus  accomplie sa présence dans le monde ».[1]

Pour compléter cette première définition, nous pouvons également revenir sur quelques définitions citées par Pascal PERRINEAU, dans son texte Sur la notion de culture en anthropologie[2]. Ainsi E.B. TAYLOR dans Primitive Culture la définit comme un « ensemble complexe qui inclut les connaissances, les croyances, les arts, les mœurs, les lois, les coutumes et toutes autres capacités et habitudes acquises par l’homme en tant que membre d’une société ». De même, R. REDFIELD y voit « tout cet ensemble intégré et traditionnel de manières d’agir, de penser et de sentir qui donne son caractère au groupe social » et J. SOUSTELLE dans Les quatre soleils appelle culture « l’ensemble des comportements, croyances, techniques, rites, institutions qui caractérisent l’homme et les sociétés humaines ». Edward HALL[3] y ajoute la dimension tacite lorsqu’il considère la culture comme « un ensemble de règles tacites de comportements inculqués dès la naissance lors du processus de socialisation précoce dans le cadre familial », faisant dire assez poétiquement à Edouard HERRIOT, homme d’Etat français, que la culture est  « ce qui reste quand on a tout oublié ». Enfin, l’auteur cite M. MAUSS (Note sur la notion sur la civilisation), qui qualifie la civilisation, ce qui est également vrai pour la culture, comme « localisable dans le temps et dans l’espace ».

A partir de ces définitions, P. PERRINEAU met en lumière la dimension à la fois matérielle et spirituelle de la culture, qui comprend ce que Roger bastide nomme la culture explicite (les phénomènes matériels) et la culture implicite (savoirs, attitudes, valeurs partagées par les membres de la communauté). A ce propos, Michel SAUQUET fait référence aux anthropologues Kroeber et Kluckhohn en citant les cinq ingrédients composant la culture : comportements (habitudes, rites, …), savoir-faire (métiers et maitrise du langage), les produits matériels de ce savoir-faire (œuvres) et enfin les modes collectifs d’organisation.



[2] Pascal PERRINEAU, Sur la notion de culture en anthropologie, Revue française de sciences politiques, octobre 1975
[3] Edward HALL, La danse de la vie, 1945, cité dans l’article de Michel SAUQUET, L’intelligence de l’Autre

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